Les conditions de la germination
Nous cherchons à relier la capacité de dissémination grâce à la membrane ailée à la pousse d'un nouvel arbre :
Hypothèse :
La
dissémination des graines par le vent permet d'obtenir des graines
en divers lieux, certaines se situeront dans un endroit découvert
qui présente des avantages à la germination.
Afin de vérifier ou non cette hypothèse, nous nous documenterons sur le sujet et rencontrerons des spécialistes. En effet, la durée nécessaire pour acquérir des résultats d'expériences sur la germination ne nous permet pas de nous lancer dans une telle entreprise.
L'influence de la lumière
Greene et Jonhson (1994) signalent que la production de graines chez un arbre est directement proportionnelle à sa surface terrière et inversement proportionnelle au poids des semences qu'il produit, c'est-à-dire que les gros arbres et les espèces avec de petites semences produisent plus de graines.
En effet, les samares sont très nombreuses sur les érables. Nous voulons vérifier l'efficacité de cette caractéristique.
L'état
de dormance est levé au cours d'un certain nombre de processus parmi
lesquels on connaît l'action de l'exposition prolongée à la
lumière. Chez les graines à photosensibilité positive, le tégument
de la graine contient un phytochrome. C'est un pigment qui, activé,
stimule l'embryon et provoque la germination. L'activation du
phytochrome est assurée par l'exposition à la lumière. Le
phytochrome activé stimule la synthèse des protéines pour lever la dormance.
Une graine posée sur le sol reçoit la lumière solaire de plusieurs
sources.
Les rayons sont en provenance de toutes les directions de
l'hémisphère.
Les symboles f représentés sur le
schémas indiquent les angles dans l'espace à trois dimensions pour
les différentes sources de lumière : les troncs et les
branches (f1 et f2), les feuilles (f3,f4), le Soleil (f5), le bleu du
ciel (f6) et les nuages (f7).
La lumière directe
provient du disque solaire (f5=0,5°), la lumière diffuse,
réfléchies provient des autres sources. Les sources sont toutes
caractérisées par leur composition spectrale.
Tout
changement dans la proportion de lumière en provenance de ces
diverses sources peut fortement affecter la qualité du spectre
ambiant qui baigne la graine ou le semis et influencer sa germination
ou sa croissance.
La qualité de la lumière dépend fortement de l'endroit
où la graine se situe, elle est différente pour chaque samare. Nous pouvons ainsi interpréter le grand nombre de samares présentes au sol aux alentours d'un érable comme une chance supplémentaire pour la dispersion de l'espèce puisqu'il favorise les chances
qu'une samare obtienne les conditions de lumière idéales pour germer.
Une visite de l'arboretum de Roure
Résumé d'une journée à 1500 mètres d'altitude
En octobre 2015, nous nous sommes rendus à l'Arboretum Marcel Kroenlein situé au-dessus du village de Roure. Nous avions auparavant pris contact avec sa directrice Mme Michèle Ramin. C'est un lieu réservé aux arbres d'altitude, notamment les érables, qui se situe entre 1200 et 1400 mètres d'altitude.
Qu'est-ce qu'un Arboretum?
"Un Arboretum est une collection d'arbres, le témoin et le protecteur de la biodiversité. L'Arboretum Marcel Kroënlein a pour vocation de rassembler les feuillus et les conifères des Alpes et d'autres montagnes du monde.
Ses particularités sont : des collections d'érables d'altitude, de genévriers, une rocaille de sempervivum (joubarbes), le patrimoine des rosiers sauvages des Alpes maritimes, trois cascatelles aux oiseaux et son parcours ornithologique créé par Michel Belaud.
Il
a aussi pour mission de préserver la flore spontanée d'altitude des
Alpes maritimes. Ce musée vivant de l'Arbre constitue un patrimoine
arborescent essentiel à diverses disciplines et à la préservation de
l'environnement."
L'Arboretum Marcel Kroenlein de Roure est le premier et le seul arboretum d'altitude d'Europe.
Dans l'Arboretum Marcel Kroenlein, on trouve des arbres du monde entier qui résistent au froid : Asie, Europe, Amérique du Nord. Certains érables sont français, cependant ils ont tous été apportés.
Nous vous proposons le lien du site web de l'Arboretum, qui vous permettra peut-être de prendre contact et de vous rendre en ce lieu où le temps semble suspendu et où l'air frais est abondant.
Qui est Michèle Ramin?
Michèle Ramin est conservatrice, directrice de l'Arboretum de Roure. Voici une courte vidéo, extraite d'une émission télévisée sur France 2 dans laquelle on peut l'écouter présenter le lieu.
Déroulement de notre journée :
- Arrivée le matin
et rencontre de notre guide.
- Visite, balade entre les
arbres et prise d'informations.
- Tour complet de l'arboretum
(plusieurs heures) avec d'autres arbres et l'histoire du
parc.
- Pique-nique devant une vue imprenable sur la vallée
de la Tinée.
- Après-midi : relève des graines classées
par arbre (5 espèces différentes). Nous pouvons faire les
expériences prévues grâce à l'arboretum où nous avons trouvé
les échantillons.
Nous avons posé des questions à Michèle Ramin, nous en avons dressé une interview :
Les érables se reproduisent-ils dans l'arboretum ?
Oui ! Les érables se reproduisent tout seuls dans l'arboretum. On retrouve des petits sujets selon la fantaisie du vent, qui aide à l'implantation des samares et à leur développement.
L'angle d'ouverture de la disamare augmente-t-il de semaines en semaines ? L'angle final n'est pas le même pour toutes les espèces d'érables. Comment expliquer cela ?
L'angle d'ouverture de ces deux samares augmente avec la maturité de l'arbre jusqu'au moment où les samares se séparent et tombent. Nous connaissons en effet l'angle final en fonction des espèces. Il varie par exemple de 60 à 90° degrés pour l'érable Sycomore. Il n'est pas le même en fonction des 150 espèces d'érables différentes connues dans le monde, chacun ayant sa spécificité.
En combien de temps les arbres grandissent-ils ?
Les érables d'Asie ont une croissance lente, les érables d'Europe et d'Amérique ont une croissance moyenne. Ceux d'Asie mettent 30 ans pour atteindre 2m (sur l'arboretum).
Sur l'arboretum nous avons attendu 12 ans avant de voir les premières samares poindre sur l'Oliveranum. Je dirais donc une dizaine d'années.
Pourrions-nous avoir des documents supplémentaires sur les arbres suivants : l'érable à feuilles d'Obier et l'érable d'Oliver?
L'érable à feuilles d'Obier (opalus) indigène a été découvert en 1752. Il est appelé aussi érable d'Italie, opale. C'est une espèce rustique, son bois est plus dur que celui de l'érable Sycomore. C'est une essence de pleine lumière. Il fait 10 à 15 m. Ses fleurs vert-jaunâtre, en corymbes, apparaissent avant les feuilles. Les fruits sont à ailes à angle presque droit.
L'Acer
oliveranum est appelé ainsi parce-que ses fruits, feuilles et tronc sont de couleur vert olive, il est de croissance plus lente que
celui à feuilles d'obier.
Pour
qu'ils atteignent l'âge adulte il faut attendre 25 à 30 ans
mais cela varie selon les espèces.
Nous avons émis l'hypothèse suivante: la variété des espèces de l'érable présente un avantage pour l'érable. Notre guide nous a conforté dans cette hypothèse en nous confirmant que les arbres n'ont pas tous les même caractéristiques. En effet, certains érables ont des feuilles plus larges que d'autres. Ils peuvent ainsi pratiquer l'évapotranspiration et coloniser des milieux situés à l'ombre. On retrouve ainsi des érables dans des milieux très variés.
Voici les photos que nous avons pu prendre lors de cette journée :